La vie des animaux en Inde : tourisme et errance
Ecrit par Camille BEAUFILS
Je dis toujours que les villes indiennes sont de géantes basses cours. A part le quartier des affaires de Mumbai, même les méga villes se composent de maisons de fortunes et de nombreux animaux vivent parmis les habitants : Chiens, chats, singes, vaches, buffles, poules, cochons, furets, serpens…et j’en passe selon les régions. Il n’est pas rare également de croiser des éléphants ou chameaux dans les rues. Bien entendu, ceux-ci ne sont pas sauvages et appartiennent toujours à quelqu’un.
Dans la religion hindouiste, largement majoritaire en Inde, la plupart des animaux sont vénérés et respectés donc il y a une vraie cohabitation et un vrai respect envers leur égard.
Malheureusement, ces animaux sont régulièrement mis en danger du fait de la situation économique précaire et également du fait de métiers et pratiques ancestrales qui perdurent.
Errance dans les rues
Vous avez probablement entendu parler des vaches et des chiens errants qui mangent du plastique dans les villes. En effet, les vaches sont sacrées en Inde et elles sont souvent laissées en liberté la journée. Le soir, un rabatteur les ramènent dans une étable. Les vaches errent en liberté toute la journée et les habitants les nourrissent régulièrement. Mais du fait de leur errance, bien souvent, elles se retrouvent face à des “dumpsters” qui sont des containers à ciel ouvert où sont réunis les déchets du quartier. Ces vaches, à la recherche de nourriture, se retrouvent à manger le plastique des emballages alimentaires.
Le gouvernement a récemment banni tous les sacs plastiques en Inde, ce qui est un bon début mais aucune alternative n’a encore été trouvée pour les emballages alimentaires.
De nombreuses organisations organisent des sauvetages et opérations où elles extraient tout le plastique ingéré par les animaux. On estime que chaque animal compte environ 30 kg de plastique dans leur abdomen. Ceux-ci terminent leur vie dans un environnement propice à une fin de vie heureuse. Malheureusement à l’heure actuelle, ces sauvetages ne représentent qu'une infime partie des spécimens concernés.
S’agissant des chiens et des chats (surtout les chiens), ils se reproduisent à grande vitesse et envahissent les rues. Ils se nourrissent de la nourriture qui traîne dans les rues et sont souvent victimes d’accidents de la route ou entre meutes.
De nombreuses campagnes de stérilisation sont mises en place dans les villes pour limiter les naissances.
Tourisme et divertissement
Que ce soit dans le cadre du tourisme ou dans la vie de tous les jours, les indiens ont depuis toujours eu recours aux animaux pour les divertissements. C'était d’ailleurs le cas en France dans les cirques ou les foires. Même s'il y a une réelle prise de conscience aujourd’hui, ces pratiques persistent toujours en Inde. En ville, les singes sont entraînés pour danser et faire des tours de magie et les serpents sont capturés pour se dresser sous le sons des charmeurs de serpents.
Sans entrer dans les détails, vous vous doutez que ces animaux, qui sont de nature sauvage, sont maltraités, subissent un grand stress et viennent souvent en mourir.
En Inde, les grands mammifères sont également utilisés dans le cadre de divertissements.
Il est possible de louer un éléphant pour un mariage par exemple.
Mais aujourd'hui les temps changent.
De nombreuses organisations mettent en œuvre tous les efforts possibles pour arrêter ce fléau.
Par exemple, l’ONG Wildlife aidé en partie par le gouvernement indien a réussi de belles prouesses ces dernières années.
Grâce à eux, ils ont éradiqué la pratique des ours dansants en Inde. Rien que ça. Aujourd’hui, les derniers ours rescapés, ne pouvant être remis en liberté sont gardés précieusement dans leur refuge près de Mathura. Ils y sont aux petits soins et coulent des jours heureux.
Juste à côté de là, SOS Wildlife a également ouvert un sanctuaire dédié aux éléphants où sont recueillis les éléphants des foires, festivals et mariages.
Bien que Wildlife possède des centres dans tout le pays, seuls les sanctuaires dédiés aux éléphants et aux ours paresseux de Matura sont ouverts au public.
Le but ici est de sensibiliser le public à leurs actions et à la cause animale en générale.
Le rôle de l’information est primordial ici.
Chez India Khan, nous avons décidé de ne pas offrir d'activités qui impliquent l’utilisation d’un animal que ce soit un éléphant ou un chameau. Car même si les acteurs du tourisme nous garantissent du bien-être de l’animal, nous savons par expérience, que ce n’est souvent pas le cas.
Si vous êtes fascinés par les éléphants et que venir en Inde sans en voir, serait source de déception sur vous, considérez alors la visite du sanctuaire de Mathura. Il n’y aura pas d'interaction directe avec l’animal pour des raisons évidentes de sécurité.
En revanche vous les verrez de près, mêmes très près et surtout, vous apprendrez tous les enjeux de tel sauvetage.
Comment voir des éléphants lors de votre séjour en Inde et au Népal?
-A Mathura (30 km de Agra/Taj Mahal), planifier une visite éducative au sanctuaire des éléphants. Une donation de 1500 INR (20€) par personne est demandée aux visiteurs.
Rendez-vous sur leur site internet pour suivre l’actualité de leurs actions. https://wildlifesos.org/
-A Chitwan, au Népal, nous sommes ravis d’apprendre que l’initiative d’un sanctuaire pour éléphants a été lancée. Ils n’en sont qu’à la construction du site, mais leur souhaitent tout le succès possible. Pour suivre l’avancée du projet ou participer au financement, c’est par ici : www.nepalelephantsanctuary.org
Aujourd’hui en 2022, l'Inde compte environ 27300 éléphants sauvages. Certaines réserves naturelles sont plus propices à l’observation de ceux-ci.
Nous pouvons citer la réserve de Nilgiri, ou celle de Mahanadi entre autres. Mais là c’est la nature qui décide et il n’est pas garanti de voir les éléphants systématiquement.
Comment voir un dromadaire en Inde?
Il y a deux types de camélidés en Inde. Le chameau de Bactriane dans le Ladakh et le dromadaire dans le reste de l’Inde.
Près de 80% des dromadaires (camels) vivent au Rajasthan. Ils sont près de 200 000 et peuvent être Bikaneri, Jaisalmeri, Kachchhi, Mewari. Beaucoup d’entre eux appartiennent à un chamelier qui les utilise pour les travaux de tractage ou agricoles. Dans les villes touristiques, les dromadaires servent beaucoup pour les safaris ou les balades avec charrettes.
Si vous voulez voir des dromadaires sans participer aux mauvais traitements de ceux-ci, c’est possible à Bikaner. Là-bas, se trouve le plus grand centre d’étude d'Asie des camélidés.
Plus de 300 spécimens sont représentés et de nombreux tableaux explicatifs permettent de comprendre les principales caractéristiques de cet animal mais aussi son histoire dans la culture indienne.
Petit plus : A l’entrée du centre, il est possible d’acheter des Kulfis (glaces indiennes) au lait de chamelle. Un vrai délice.